Quand souffle le vent du nord
Une erreur d'adresse mail et c'est une véritable correspondance virtuelle qui commence. Emmi ne se trompe que d'une lettre lorsqu'elle cherche à résilier son abonnement à un magazine. Cela suffit pour qu'elle fasse la connaissance de Leo. Les échanges sont d'abord banals, puis, à mesure que la question d'une rencontre en chair et en os se fait plus présente, plus personnels, plus intimistes. Si la correspondance électronique devient peu à peu indispensable à chacun des protagonistes, ils rechignent à abandonner la sécurité de leur écran respectif.
Tout l'enjeu du roman est donc de savoir si la rencontre entre les héros aura bel et bien lieu. Et finalement cela est un peu ténu pour plus de trois cents pages. Certes ce dialogue est agréable à lire, car l'écriture est sobre, d'une simplicité liée à la forme du mail. On se laisse aisément prendre par l'histoire, et on tourne les pages en attendant le dénouement avec impatience. On apprécie le personnage de Leo, surtout quand il est légèrement ivre et donc plus disert. On compatis avec Emmi, même si on la trouve un peu agaçante par moment. Tout est bien mignon et gentil dans ce roman, mais il manque de profondeur. Que retenir de cette intrigue qui n'a d'original que sa forme ? Deux adultes jouant à touche-pipi via Internet suffisent-ils à faire de ce roman le chef d'œuvre dont critiques et blogolecteurs chantent les louanges ? Cette lecture me laisse perplexe, car même si je l'ai dévoré, je ne suis pas certaine d'en garder un souvenir impérissable. Ce qui a le plus retenu mon attention est sans aucun doute le dénouement que je trouve particulièrement bien choisi, même s'il a fait pousser les hauts cris aux lecteurs allemands - allant jusqu'à exiger de l'auteur qu'il écrive une suite à ce roman.
Quand souffle le vent du nord, Daniel Glattauer, 2006.