Les masques de la nuit

Publié le par mrs pepys

            couvaspe3La famille Vermast s'est installée au vert, dans une ancienne bergerie rénovée à la sueur de leur front. La quiétude s'émousse néanmoins quand leur fille fait une étrange découverte dans le trou creusé pour alimenter en sable les travaux, à savoir un  squelette humain. C'est l'inénarrable commissaire Van In qui est chargé de l'affaire, assisté de l'efficace Guido Versavel, mais aussi de l'inspecteur Aerts, beaucoup plus nuisible. Dès les premières recherches se dessine l'ombre des puissants : l'ancien propriétaire est un entrepreneur influent, proche d'un ministre en exercice. On jette bien en pâture à Van In quelque menu fretin de la pègre, mais l'amateur de Duvel ne se laisse pas berner aussi facilement. L'enquête s'annonce délicate.

 

           Il s'agit ici du troisième volet des aventures de Van In, dont le mauvais caractère et l'attrait pour les bonnes bières sont désormais bien connus (ici et ici). Une fois encore l'intrigue est bien menée, associant la dénonciation des incohérences et injustices de la société contemporaine à une enquête policière riche en rebondissements. Les personnages s'étoffent, changent. On prend plaisir à les retrouver, comme de vieilles connaissances qu'on croise de loin en loin. La grande absente, au regard des deux épisodes précédents, est la ville de Bruges, qui n'est plus guère qu'un décor. L'attrait du roman réside néanmoins dans les mentions faites des restaurants et bars que fréquentent Van In et ses proches : non seulement le lecteur passe un bon moment, mais il peut aussi établir une liste des établissements à fréquenter lors d'un séjour gourmand à Bruges. Et on se laisse une fois encore séduire par le style détaché et le ton ironique.

Un dernier bémol : la traduction du titre, qui rend peu compte du titre original (De kinderen van Chronos).

 

Les masques de la nuit, Pieter Aspe, 1997.

Publié dans policier - thriller

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