Home, Sweet Home
La découverte du mois chez Pimprenelle n'en était pas vraiment une. Ce fut plutôt le prétexte pour passer un peu de temps le nez dans la prose de Maud Tabachnik. Et pour ce faire, j'ai choisi un recueil de nouvelles.
Home, Sweet Home regroupe sept nouvelles, de longueur variable, où ce ne sont pas les enquêtes qui priment, mais une atmosphère très sombre. Le point commun est le contexte familial dans lequel se situe chacune des intrigues. On assiste à des drames d'une noirceur parfois dérangeante.
"Home, Sweet Home" s'insinue dans les sombres pensées d'un père de famille qui n'est jamais parvenu à se défaire de l'influence de sa mère. "Un heureux événement" décrit la déception d'une jeune femme qu'un mariage a propulsée dans une famille très en vue. "Rien ne sert de courir" met en exergue les difficultés des familles recomposées, exacerbées par une situation de crise. "Pour un peso de plus" est sans doute la plus touchante de ces nouvelles, où se jouent les destins d'un père et de son fils soumis à la tentation de l'argent vite gagné. "Equateur "nous transporte en Afrique, entre amours contrariées par des querelles de voisinage et douloureuse réalité de l'épidémie. "Tous comptes faits" et "L'héritière" livrent les petits secrets de ces familles riches et puissantes, où l'on ferait n'importe quoi pour détenir argent et pouvoir.
Dans ces textes courts, on retrouve avec bonheur la plume acérée de Maud Tabachnik. Le ton et le style varient, pour s'adapter au contexte du récit. Elle brosse un tableau très noir de ces familles où la haine, la jalousie, l'hypocrisie et l'appât du gain servent de principes. Hommes, femmes et enfants, personne n'est épargné. Ces nouvelles offrent un portrait au vitriol, loin des stéréotypes. Les bons sentiments laissent la place au cynisme.
Maud Tabachnik se révèle aussi à l'aise avec la nouvelle qu'avec le roman, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs.