Cyanure
Passer le week-end sur une île au large de Fjällbacka semblait une perspective agréable, à quelques jours de Noël. Une première rencontre avec la famille de sa petite amie assombrissait certes le tableau. Mais quand le patriarche milliardaire est assassiné au cours du dîner, le soir de son arrivée, Martin Molin comprend que ce week-end risque d'être bien plus pénible qu'il ne se l'était imaginé, d'autant plus qu'une tempête coupe l'île du reste du monde. En sa qualité d'inspecteur de police, Martin prend la situation en main. S'efforçant de faire la lumière sur ce meurtre, il met au jour les griefs et les querelles d'une famille où l'argent est devenu une préoccupation démesurée.
La Princesse des glaces, du même auteur, m'avait profondément déplu. Pourtant, quand ce court roman m'a fait de l'œil à la médiathèque, je me suis laissée attendrir et j'ai donné une seconde chance à Camilla Läckberg. Ce qui est certain, c'est que c'était la dernière.
L'intrigue est d'une platitude à faire peur, associant les thèmes rebattus des petits secrets de famille (tromperies, enfants illégitimes, jalousies, disputes sur fond d'héritage…) et du meurtre en huis clos. Il y a là quelques relents des Dix petits nègres, d'Agatha Christie, en particulier dans le dénouement. La révélation finale est toutefois bien moins subtile que chez la reine du crime. L'enquêteur qui, à sept pages de la fin du roman, se frappe le front et s'écrie "Mais oui, mais c'est bien sûr !" (et je caricature à peine) est à la fois déconcertant et agaçant. On a comme le sentiment que l'auteur se moque un tantinet du lecteur. Mais le fin du fin est sans nul doute la référence faite à Sherlock Holmes. On peut se demander si le personnage prétendument passionné des aventures du détective, et derrière lui Camilla Läckberg, a bien lu Conan Doyle.
Il est fort heureux que ce roman soit aussi bref : la douleur est finalement de courte durée. Et, cette fois, je jure que l'on ne m'y reprendra plus !
Cyanure, Camilla Läckberg, 2007.