Château l'Arnaque
Danny Roth est un richissime avocat californien qui aime exposer sa réussite. Son épouse et ses grosses voitures font plutôt bien l'affaire à ce jeu. Mais ce qu'il veut, c'est éblouir littéralement son entourage. Il décide alors de jouer sa carte principale : sa cave, composée de grands crus, essentiellement français, qu'il présente dans les pages du Los Angeles Times. Il n'en fallait guère plus pour appâter les voleurs. Et quand Dany Roth s'en vient demander trois millions de dollars d'indemnités à son assureur, celui-ci ne peut décemment verser une somme aussi astronomique sans mener une enquête. C'est Sam Levitt, arnaqueur repenti et fin connaisseur en vins, qui est chargé de retrouver la piste des bouteilles disparues. Cette enquête le mène inévitablement en France, d'abord en pays bordelais puis sur les rives de la Grande Bleue. Non content d'affiner sa culture gastronomique, Sam fait des découvertes surprenantes, au prix de techniques d'investigation peu orthodoxes.
Quand un Britannique s'éprend de la France et s'efforce de la mettre en scène dans ses romans, cela donne lieu à des œuvres légèrement en porte-à-faux. On sent dans la précision des descriptions œnologico-gastronomiques l'intérêt que porte Peter Mayle à la culture de son pays d'adoption. Mais le ton demeure critique, comme si l'auteur prenait un malin plaisir à rappeler les défauts, petits ou grands, des Français. D'une plume flegmatique et détachée, en apparence au moins, il construit son petit mystère et mène pas à pas le lecteur vers le dénouement. Sans être absolument haletante, l'intrigue reste plaisante. Les personnages sont sympathiques, en particulier Sam Levitt – ou antipathiques à souhait quand cela est nécessaire. La lecture est aisée, rapide. On passe un bon moment en compagnie des amateurs de bonne chère et de bons vins, même si les descriptions des mets sont parfois un peu tirées par les cheveux. Un livre à déguster en terrasse, un pichet de rosée à portée de main.
Tous mes remerciements à Blog-o-Book et aux éditions Nil pour cette fameuse découverte.
Château l'Arnaque, Peter Mayle, 2010.