A l'ouest
Pour Marie la vie est loin d'être facile. Elle vit seule avec ses deux enfants, en banlieue parisienne. Son métier ne l'intéresse guère. Son quotidien est terne. Les liens avec sa famille se sont distendus. Antoine et Camille, ses adolescents, ne vont pas beaucoup mieux. Perdu, comme noyé dans une tristesse incommensurable, Antoine sèche les cours et passe ses journées entre rêvasseries et errance non loin de la boulangerie de Léa. Camille a peur. Elle cherche à protéger son frère et sa mère en entretenant une foi aussi intense que maladroite. Cette routine déprimante est brusquement bouleversée. Marie, profitant d'un séjour des enfants chez leur père, jette quelques effets dans une valise et se réfugie dans une maison de famille, sans donner signe de vie à quiconque.
Olivier Adam livre ici un roman où la détresse des personnages est portée à son comble. Aucun d'entre eux n'est vraiment attachant, mais leur douleur est palpable, parfois pénible à supporter. Et ce qui frappe particulièrement dans ces pages, c'est l'absence d'espoir autant que le défaut de communication. Chez Antoine, le désarroi est tel qu'aucune issue heureuse ne semble envisageable. Il est comme englué dans son malheur. Camille s'efforce de donner un semblant d'ordre à sa vie. En vain. Elle espère encore pouvoir s'en sortir aux côtés de sa mère. La fuite, sans destination autre qu'un ailleurs, choisie par Marie, est peut-être ce qui s'approche le plus d'une espérance.
Cette lecture laisse un goût amer, davantage que les précédents romans de cet auteur que j'ai lus. Elle reste agréable, sans toutefois proposer la dimension poétique présente dans Le cœur régulier.
A l'ouest, Olivier Adam, 2001.
Une lecture commune avec A propos de livres, dans le cadre du Swap à Deux PAL.