Tu verras
Perdre son fils de treize ans est une épreuve inimaginable pour un père. Telle est pourtant celle que traverse Colin, le narrateur. Un accident dans le métro parisien fait basculer la vie de ce quadragénaire divorcé. Pour tromper le chagrin et ne pas sombrer dans le désespoir, il cherche à comprendre ce qui s'est véritablement passé, fait appel aux souvenirs. Pas à pas, il s'efforce de se construire un avenir sans son fils.
Ecrit à la première personne, ce récit est indéniablement fait pour émouvoir. Il joue sur bien des registres pour troubler le lecteur, de l'auto flagellation désespérée aux bouffées d'optimisme, en passant par la résignation ou par les tentatives de nier la réalité. La relation du narrateur aux autres, ceux qui ne comprennent pas ce qu'il ressent et en font trop – ou pas assez, selon les cas – prend une place importante. Si, dans les premières pages, Colin suscite la sympathie, voire la pitié, l'émotion s'émousse un peu au fil de la lecture. Il finit par agacer légèrement, sans doute car on a l'impression que l'on tourne en rond avec lui. Et quand surviennent deux ouvertures distinctes à cette situation pesante, elles ne réussissent pas vraiment à redonner de l'élan au texte. J'attendais peut-être beaucoup de cette lecture car le roman a fait naître un concert de louanges. L'écriture est agréable, mais le propos un peu larmoyant ne m'a pas séduite outre mesure (de la même manière que celui d'Emmanuel Carrère dans D'autres vies que la mienne).
Merci à Sandrine pour le prêt.
Tu verras, Nicolas Fargues, 2011.